Longtemps encore l'attente les fera vivre.
Enfin, c'est ainsi qu'ils nommaient cette attitude : vivre.
À regarder au loin le regard s'efface dans les brumes du soir.
Attendre encore ce qui ne viendra pas.
Bras croisés ou mains sur les hanches, ne pas dévisser son regard.
La mer argentée offre une promesse de gain frelaté.
C'est un leurre qui leur sera offert.
Rien d'autre.
Ombre et lumière… c'est cela l'attente…
RépondreSupprimerPasser de la lumière de l'espoir à l'ombre du vide…
Reste la mer si vivante…
RépondreSupprimerLorsque j'ai « travaillé » cette photo, à l'origine banale, je ne sais pourquoi, mystère de la cervelle qui ramène des choses à la surface, j'ai pensé à la chanson de Brel « Orly » et à ce petit passage :
Elle vivra de projets
Qui ne feront qu’attendre
Ce sentiment d'une vie arrêtée
Un peu le même commentaire que sur la photo précédente. Attendre dans un endroit pareil, même pour rien, il y a pire... Ils pourraient être dans un hlm ou au Soudan ou en Syrie ou que sais je, ou sans toit sur leur tête, sans vêtements, et en tout cas sans cette vue...
RépondreSupprimerPS : J'adore cette chanson...
Ce n'était pas mon propos de mettre en scène le pire du pire…
Supprimersinon il faut être un photographe spécialisé du malheur qui fait pleurer dans les chaumières, histoire de pouvoir se donner bonne conscience.
Ici, c'est plutôt la passivité de celui qui pourrait agir librement, mais décide de demeurer immobile.
Ils sont nombreux, les nantis qui attendent que ça change, ne bouge pas le petit doigt, même pas pour ceux qui sont dans la difficulté…
ma photo pourrait être plus tragique qu'il n'y paraît au premier abord.
En bas, il y a un bateau de migrants en train de se noyer, et ils se regardent en se demandant "Qu'est ce qu'on fait ? On y va ou pas ?". Et ils attendent et le temps passe...
SupprimerJe fus témoin de quelque chose quelque peu comparable à ce que tu évoques.
SupprimerJ'ai assisté à la noyade d'un homme sur une plage du Nord par une mer quelque peu démontée. D'autres personnes sur la plage regardaient la scène, sans intervenir.
Moi non plus, tu me diras… j'étais sur la digue et en fauteuil roulant c'était pas très évident de se mettre à l'eau…
Deux personnes ont couru pour appeler des secours (à l'époque le téléphone portable n'existait pas).
L'homme a disparu de notre vue.
La scène vient encore parfois me hanter.
Je comprends que ça te hante... Désolée d'avoir ravivé ce souvenir.
SupprimerSouvent on râle contre la technologie et les moyens de communication modernes, mais ils permettent aussi de sauver des vies.
Mais parfois on ne peut rien faire. Combien se sont noyés en essayant d'en sauver d'autres, ou même leur chien !